Edito

NOUVELLE ANNÉE, NOUVEAUX RECORDS

Les premiers jours de 2024 ont vu les marchés marquer le pas. Une consolidation pouvait être envisagée après le rallye historique de fin d’année. Trouvant son origine dans la matérialisation d’un scenario idéal pour les investisseurs avec une économie américaine qui ralentit mais reste porteuse, et d’une inflation en fort recul qui permettra aux banques centrales de baisser la pression sur les taux directeurs, cette consolidation n’a duré que quelques séances et l’optimisme des investisseurs s’est traduit en performances avec une hausse de 3,6 % de l’indice large américain S&P 500 et de 1,4 % de l’indice européen Stoxx 600.

En Europe, si la publication des données de PIB du T4 ont positivement surpris, des disparités importantes entre pays font surface. Ces données, clés pour la BCE, interviennent alors que l’institution a annoncé n’effectuer aucune modification de sa politique monétaire, tout en conservant une communication prudente sur le calendrier des baisses de taux. La FED, quant à elle, est également en pause depuis le mois de juillet 2023 et constate des données de croissance toujours résilientes. En toile de fond, les élections américaines sont surveillées alors que Donald Trump remporte la primaire de l’Iowa et vise désormais les élections de novembre.

La Banque du Japon, quant à elle, maintient son cap. Si les prix en décembre ont ralenti pour le deuxième mois consécutif, l’essentiel du tassement est dû aux composantes énergie et alimentaire. En effet, la tendance sur l’inflation sous-jacente reste toujours dynamique, s’inscrivant enfin sur des points hauts depuis plusieurs années. Pour l’institution, cette dynamique est un signal positif quant au changement de paradigme en cours. En parallèle, les rémunérations marquent un coup d’arrêt alors qu’il s’agit d’un indicateur clé pour la Banque du Japon. Néanmoins, l’orientation des salaires en 2024 devrait être bien différente, puisque les demandes des syndicats sont déjà connues. Compte tenu de l’historique de l’inflation et des salaires, la Banque du Japon a dans ce contexte préféré conserver les outils en place. Sans grande surprise, l’institution reste dans l’attente de preuves que la spirale prix-salaire est résiliente et que le changement de dynamique est durable. Toutefois, l’ajustement de la communication de la banque centrale quant à la remontée des taux laisse entendre que la situation évolue favorablement. Les prochaines négociations salariales restent clés. Dans l’intervalle, si le yen pâtit, le potentiel ajustement à venir de la politique monétaire portera de nouveau la devise.

En Chine, les indicateurs économiques déçoivent, témoignant des difficultés auxquelles le pays fait encore face. Si le tableau dressé par les publications économiques a renforcé les anticipations de relance budgétaire, la Banque populaire de Chine a, dans la foulée, annoncé qu’elle réduirait le ratio de réserves obligatoires des banques, permettant de libérer des liquidités. Courant 2024, les banques pourront ainsi accorder des prêts immobiliers commerciaux aux promoteurs éligibles afin de rembourser des prêts précédemment contractés. Ces nouvelles dispositions interviennent alors que le tribunal a placé la société Evergrande en liquidation, rappelant les difficultés du secteur immobilier. Cependant, notons que les récentes commandes à l’exportation s’inscrivent en reprise, bien que toujours en territoire négatif, laissant ainsi suggérer une reprise progressive du commerce mondial. Les mesures de soutiens budgétaire et monétaire restent toujours indispensables dans ce contexte pour éviter un ralentissement brutal de l’activité économique.

Taïwan a lancé le coup d’envoi d’une année électorale chargée. Particulièrement attendu, les investisseurs ont suivi des près le résultat de l’élection afin d’évaluer l’impact sur les tensions dans la région pour les prochaines années. Pour issu, le Parti démocrate progressiste taïwanais (DDP) favorable au maintien de l’indépendance vis-à-vis de la Chine conserve le pouvoir. Toutefois, le DDP a perdu sa majorité au Parlement, limitant ses marges de manœuvre sur le plan budgétaire notamment. Si le futur président a confirmé sa volonté de protéger la démocratie et Taïwan des intimidations de la Chine, il n’a toutefois pas réitéré ses positions en faveur de l’indépendance. Ses propos ont été relativement rassurants pour les investisseurs, écartant une escalade des tensions sur le court-terme.

La fin du mois de janvier signifie le début des publications de résultats pour le quatrième trimestre et la mise à jour des prévisions des entreprises pour 2024. Nous serons particulièrement attentifs aux guidances des entreprises, généralement révélatrices de la confiance des dirigeants et de la tendance économique de leur secteur. Dans l’intervalle, les indices continuent de battre de nouveaux records. Nous restons optimistes et portés par la solidité de l’économie américaine dont la croissance embarquée est régulièrement révisée à la hausse et pourrait dépasser 2 %. Nous profiterons des séances de repli pour renforcer nos positions de qualité et continuerons de saisir les opportunités sur les marchés obligataires qui constituent encore une source de rendement attractive.
L’équipe de gestion

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