Edito

LA FRANCE FAIT EXCEPTION DANS UN MILLESIME BOURSIER PORTEUR

En cette fin d’année, un constat s’impose : l’instabilité politique en France a pesé sur l’indice CAC 40, le plaçant en retrait par rapport aux autres marchés. Malgré un sursaut notable de 2,5 % en décembre, cela n’a pas suffi à combler le retard accumulé et l’indice CAC 40 clôture l’année en baisse de 2,1 %. En comparaison, l’indice large européen STOXX Europe 600 enregistre une progression de 5,6 % sur l’ensemble de l’année. Cette réalité contraste fortement avec la situation des indices américains. L’indice S&P 500 affiche une impressionnante hausse, confirmant la prédominance des Etats-Unis.

En Europe, la BCE a réduit ses taux directeurs de 25 pb, mais ne parvient pas à rassurer les marchés. Christine Lagarde a retiré l’engagement à maintenir des taux restrictifs, citant un meilleur équilibre des risques inflationnistes. Elle se trouve contrainte de tempérer les attentes d’une baisse rapide et continue des taux notamment du fait de l’évolution du change. Les perspectives économiques restent fragiles en zone euro, notamment en France et en Allemagne. En France, sans surprise, la motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier a été adoptée, contraignant Emmanuel Macron à nommer un nouveau Premier ministre. Le choix du Président s’est porté sur François Bayrou, dont le gouvernement a été formé le 23 décembre 2024. Ce gouvernement est particulièrement attendu dans un contexte marqué par une impasse politique et des incertitudes budgétaires pour 2025. Le déficit public cible est désormais de 5,4 % du PIB en 2025, un objectif révisé à la hausse. Aux Etats-Unis, la Fed a réduit ses taux directeurs de 25 points de base. L’institution a adopté un ton prudent pour l’avenir, révisant à la hausse ses prévisions d’inflation et limitant les baisses de taux prévues pour 2025 à deux. Ce positionnement a renforcé les taux américains et le dollar tout en pesant sur les actions. Du côté économique, un shutdown fédéral a été évité, offrant un répit aux taux souverains américains.

La Banque du Japon a décidé de maintenir ses taux directeurs, malgré les attentes de hausse de certains investisseurs. L’institution a en effet privilégié le soutien à l’économie, estimant que l’inflation, alimentée par des hausses salariales et une réduction de l’output gap, devrait continuer de progresser. L’inflation devrait se confirmer en 2025, suivant la hausse récente à Tokyo, principalement due à l’augmentation des prix des services publics et alimentaires. En parallèle, le gouvernement propose un budget record destiné à stimuler l’économie et soutenir la demande intérieure affaiblie, tout en renforçant les pressions inflationnistes. Dans ce contexte, la BoJ pourrait prochainement relever ses taux, renforçant le yen actuellement affaibli.

Du côté des pays émergents, la banque centrale du Brésil a augmenté ses taux directeurs, les amenant à 12 %. L’institution s’inquiète des risques de pressions inflationnistes liés à une croissance soutenue, et une politique budgétaire expansionniste du gouvernement Lula. Bien que le gouvernement ait annoncé des mesures pour maîtriser le déficit, leur impact est incertain. La croissance brésilienne, jusqu’ici forte, reste à surveiller en raison de ces incertitudes. La hausse des taux souverains et la chute du real reflètent une défiance envers la gestion budgétaire du gouvernement et les risques de reprise de l’inflation. En Chine, le discours plus favorable au soutien de la croissance a stimulé les espoirs de nouvelles mesures économiques pour 2025 et a porté les indices. Toutefois, l’économie dépend encore d’une politique monétaire assouplie et de soutiens budgétaires. Pékin vise une croissance de 5 % en 2025 grâce à des initiatives pour stimuler la consommation domestique. La demande intérieure nécessitera un soutien pour compenser les vents contraires, notamment sous la présidence de Donald Trump.

Pour démarrer l’exercice 2025, nous aurons l’arrivée effective de Trump et de son gouvernement au pouvoir le 20 janvier. Sa politique, que nous envisageons plus modérée que ce que sa campagne a laissé penser, devrait influer sur la croissance, l’inflation et les risques géopolitiques comme cela a déjà été pris en considération par les marchés. Tandis que des difficultés persistent en Europe et en Chine, les valorisations aux Etats-Unis ne cessent quant à elles de croitre. Le début d’année est l’occasion de revoir les allocations géographiques au sein des portefeuilles. Nous prêterons une attention particulière aux rendements apportés par les différentes classes d’actifs afin de rééquilibrer les expositions aux actions. L’attention portée à la qualité et à la visibilité offerte par les valeurs sélectionnées seront selon nous primordiales pour que notre gestion poursuive le chemin de la performance.

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