Edito

CETTE RENTRÉE FAIT EXCEPTION

Septembre est statistiquement considéré comme un mois défavorable pour les marchés boursiers, souvent marqué par des performances peu glorieuses. La Bourse de Paris a pourtant défié ces attentes avec un indice CAC 40 qui a profité d’un rebond en fin de mois, stimulé par la reprise des marchés chinois, pour effacer les pertes enregistrées en début de période et clôturer à l’équilibre. L’indice américain S&P 500 affiche une progression de +1,1 % en euros. En revanche, l’indice européen STOXX Europe 600 termine en léger repli (– 0,4 %). Le mouvement le plus notable provient de la Chine qui s’adjuge un rallye de 25 % en deux semaines pour l’indice large CSI 300.

La désinflation se poursuit en zone euro, comme l’ont révélé les premières données en France et en Espagne. Cette tendance a conduit les investisseurs à anticiper une baisse plus rapide des taux directeurs par la BCE avant la fin de l’année, dans un contexte économique morose et donc favorable à un nouvel assouplissement monétaire. La chute des prix de l’énergie explique en grande partie la baisse de l’inflation constatée, même si une fois la baisse enregistrée les variations seront potentiellement moins favorables à l’avenir. En France, l’attention des investisseurs est tournée vers la situation politique, notamment depuis la nomination de Michel Barnier comme Premier ministre, l’annonce de son gouvernement et sa déclaration de politique générale. M. Barnier attaque l’épineux budget 2025 par l’annonce d’une politique de « justice fiscale » visant à augmenter la contribution des entreprises et des ménages les plus aisés par le biais de prélèvements ciblés.

Tandis que la question d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine refait surface, les élections restent un point d’attention important, d’autant que les sondages qui précédemment donnaient Donald Trump assurément vainqueur face à Joe Biden se sont bien équilibrés depuis l’arrivée de Kamala Harris dans la campagne. En parallèle, La Fed a acté sa première baisse de taux, portant la fourchette de taux à 4,75 / 5%.

En Chine, les investisseurs saluent la volonté des autorités d’agir urgemment pour réveiller l’activité. Sur le plan monétaire, le taux de réserve obligatoire a été revu à la baisse et une émission de 280 milliards de dollars de dette a été annoncée afin de financer une relance budgétaire. En parallèle, le gouvernement s’engage à stabiliser le marché immobilier en finançant de nouveaux projets et revitalisant les terrains inoccupés. Les banques devraient également baisser les taux sur les prêts existants, augmentant ainsi le pouvoir d’achat des ménages. Dans l’intervalle, les indicateurs PMI de septembre montrent une économie encore mitigée, notamment dans le secteur manufacturier. Pékin espère que ces mesures permettront de maintenir l’objectif de 5 % de croissance pour l’année, tout en soutenant les marchés asiatiques, qui ont déjà réagi très positivement. Les investisseurs ont traduit au passage ces éléments comme un soutien à la croissance mondiale et à la zone euro.

Comme attendu, la Banque du Japon a maintenu ses taux directeurs inchangés à 0,25 %. Après une première hausse en juillet motivée par l’inflation, la hausse des salaires et la faiblesse du yen, la BoJ anticipe une reprise modérée de l’activité soutenue par une hausse de la consommation. La dynamique « prix-salaires » pourrait alors favoriser une inflation progressive. Cependant, à l’inverse des indices chinois, les indices boursiers japonais sont à contre-courant, en partie à cause des déclarations du futur Premier ministre Shigeru Ishiba. S’il se déclare favorable à une politique monétaire accommodante en tendance, il reste ouvert à une hausse des taux directeurs et à un yen plus fort. Il évoque également d’éventuelles hausses de la fiscalité des entreprises ce qui inquiète les investisseurs.

Enfin, le conflit au Moyen-Orient s’intensifie et le risque d’une poursuite de l’escalade avec l’Iran s’accroît. Les marchés financiers observent ces évolutions avec une certaine retenue mais ont déjà mis de la volatilité sur les cours du pétrole, rappelant que la géopolitique peut impacter l’inflation. Nous profiterons de la fin d’année pour commencer à réinvestir les poches monétaires dans des supports légèrement plus longs, permettant de conserver un rendement plus compétitif. Les obligations privées de qualité investment grade seront renforcées. Concernant l’exposition aux actions, restée modérée pendant la période estivale, nous devrions prendre quelques profits sur les marchés émergents après le rallye de la Chine et continueront à chercher des supports de qualité en amont de la prochaine saison de publication de résultats;

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