Edito

3 ANS APRES LE DÉBUT DU CONFLIT

Alors que le conflit russo-ukrainien a éclaté il y a maintenant 3 ans, l’arrivée de Donald Trump au pouvoir apporte comme on pouvait le craindre son lot de surprises. Wall Street qui s’attendait à ce que la nouvelle administration de la Maison Blanche adopte des mesures favorables aux entreprises, se retrouve désormais à manifester son inquiétude face aux de droits de douane imposés par le Président américain. Dans ce contexte, le STOXX Europe 600 termine le mois en hausse de + 3,2 % tandis que le S&P 500 et le NASDAQ reculent respectivement de – 1,2 % et – 2,5 % en euros.

Si les tensions sino-américaines se sont intensifiées, l’Union européenne pourrait également être ciblé. Le risque sur les pressions inflationnistes complique la tâche de la Réserve Fédérale. L’institution pourrait donc rester prudente, d’autant plus que le président Trump a pris une position significative concernant le conflit russo-ukrainien ces derniers jours, suscitant des réactions diverses tant au niveau national qu’international. Le Président français a également exprimé des inquiétudes, proposant d’étendre la dissuasion nucléaire française aux alliés européens et suggérant que les forces militaires européennes pourraient garantir le respect de tout futur accord de paix en Ukraine. En toile de fond, les inquiétudes ne cessent de s’accentuer.

En Europe, les membres de la BCE semblent davantage préoccupés par les risques liés à une guerre commerciale. En effet, l’institution doit désormais soutenir une croissance pénalisée par l’incertitude. Au-delà du risque sur les relations commerciales entre les Etats-Unis et l’Europe, l’intensification des tensions pourrait être un élément non négligeable dans la poursuite de la baisse des taux. Le débat sur le taux neutre reste central.

Après plusieurs reports, l’OPEP+ prévoit d’augmenter sa production de pétrole en avril, en partie sous la pression de Donald Trump pour faire baisser les prix. Si l’annonce du retour progressif de barils supplémentaires de l’OPEP+ sur le marché a pesé sur le cours, la hausse des réserves de brut alimente les craintes d’une demande en berne. De plus, l’OPEP+ prévoit d’augmenter progressivement sa production, ce qui pourrait peser davantage sur le cours de l’or noir. Les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, le Canada et le Mexique sont d’autant plus à surveiller.

L’inflation japonaise a dépassé 4 % en janvier, mais l’inflation sous-jacente reste stable, notamment dans les services où les hausses de salaires peinent à créer une dynamique durable. La BoJ pourrait donc temporiser avant de relever ses taux. Son gouverneur, Monsieur Ueda, a affirmé être prêt à intensifier les achats d’obligations en cas de forte hausse des taux souverains. Une première hausse des taux est attendue au second semestre 2025, ce qui pourrait favoriser une appréciation progressive du yen face au dollar et à l’euro.

Du côté des émergents, l’inflation en Chine a rebondi en janvier, soutenue par la hausse des prix alimentaires et des services liés au Nouvel An chinois. Cependant, ce rebond reste fragile, car les prix à la production restent en baisse, signalant des pressions déflationnistes persistantes. La Banque centrale pourrait maintenir sa politique accommodante pour soutenir la demande intérieure. De nouvelles mesures économiques sont attendues en mars lors de la réunion annuelle du parti, avec pour objectif une croissance de + 5 % en 2025 malgré un ralentissement à long terme. Au Brésil, l’inflation reste élevée malgré un ralentissement attendu en janvier, dépassant encore la cible de la banque centrale. Cette résilience s’explique par la hausse des prix alimentaires (sécheresses, inondations), une politique budgétaire expansionniste et un marché du travail tendu (salaires en hausse, chômage bas). Face à ces pressions, la Banque centrale du Brésil prévoit une nouvelle hausse en mars. De plus, l’instauration de droits de douane aux États-Unis sur l’acier pourrait aggraver les tensions inflationnistes, le Brésil étant un fournisseur clé.

Nous continuons de surveiller de près le contexte géopolitique et évaluerons les potentiels impacts sur les expositions de nos portefeuilles. A l’image du secteur de la défense ou encore du change euro/dollar, nous nous préparons à modifier nos expositions rapidement afin d’adapter nos allocations à ce nouveau contexte. La surperformance actuelle des valeurs européennes constitue un rattrapage bienvenu car nous sommes par la nature de notre gestion et de nos clients surpondérés sur l’euro. Mais il est probable que la consolidation américaine en cours nous donne des opportunités, avec des points d’entrée sur de belles valeurs de croissance.

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