2023 démarre en fanfare
Pour cause, la très attendue publication de l’inflation CPI témoignant d’un repli de l’inflation en rythme mensuel et annuel. En parallèle, le rebond de la confiance des consommateurs renforce l’hypothèse de « l’atterrissage en douceur » de l’économie américaine en 2023. Dans cet environnement, si les données militent pour un chemin encore lointain avant que l’inflation atteigne la cible des 2 %, l’urgence à agir pour la Fed se réduit et la résilience de l’activité plaide pour le « high for longer ». En arrière-plan, ce sont les discussions relatives au plafond de la dette qui retiennent l’attention. En effet, l’État est contraint de limiter la hausse de ses dépenses afin d’éviter un potentiel défaut sur sa dette, alors que le seuil en vigueur de 31 400 MM$ a été atteint en janvier. Une des solutions résiderait dans le mode d’expression de la valeur qui passerait en pourcentage du PIB.
Si la vigueur de l’inflation a donné raison aux arguments des membres « hawkish », elle a par ailleurs constitué un point de vigilance non-négligeable pour l’institution. Les conséquences sur la consommation des ménages se sont dans ce cadre reflétées dans les données des PIB du T4 de l’année 2022. Ainsi, la nécessité pour la banque centrale de lutter contre les pressions inflationnistes se fait toujours urgente compte-tenu tout d’abord de la perte de pouvoir d’achat des ménages qui s’accentue. Par ailleurs, le ralentissement économique moins prononcé que pressenti n’est finalement pas suffisant pour permettre une rechute durable des prix. Les indicateurs d’activités PMI publiés en janvier sont globalement ressortis supérieurs aux attentes. Le soutien budgétaire des différents États explique en partie le ralentissement modéré de l’économie européenne, alors qu’un espoir additionnel réside dans la capacité de la Chine à permettre d’éviter une récession en Europe. A l’instar de son homologue américain mais dans des conditions différentes, l’atteinte de la cible des 2 % semble encore éloignée pour la Banque Centrale Européenne.
Suite à la publication des derniers indicateurs économiques, le marché semble déjà intégrer un retour marqué de la croissance chinoise sur l’année. La contribution du pays à la croissance mondiale pourrait ainsi de nouveau être positive, et fait déjà bondir la confiance des investisseurs tandis que les matières premières voient un soutien à leur progression.
Les dernières publications des indicateurs PMI ont témoigné de l’expansion de l’activité économique au sein de l’archipel, portée par le secteur des services. Pour la Banque du Japon, cette dynamique économique peut constituer un élément non négligeable à l’atteinte de sa cible d’inflation, car elle favoriserait notamment un rebond des salaires. L’institution pourrait ainsi commencer à adopter une approche moins accommodante. En parallèle, l’inflation surprend mois après mois à la hausse, contribuant aux pressions haussières sur la devise. Même si cela joue en faveur du retrait de la Banque du Japon, le risque de rechute de l’inflation reste élevé tant que l’évolution des salaires ne sera pas jugée suffisante.
Si le début de la saison de publication des résultats incite à la prudence au moins en première partie d’année, le second semestre devrait apporter plus de visibilité. Quant aux marchés obligataires, après une année 2022 difficile, les niveaux de rendement actuels offrent des opportunités attractives sur plusieurs segments. Compte tenu du potentiel ralentissement économique, le segment Investment Grade sera préféré au High Yield. Par ailleurs, dans la perspective d’un ralentissement de l’inflation, il semblera opportun d’augmenter graduellement la sensibilité des portefeuilles. Au regard du risque de change sur le dollar américain, nous privilégierons en premier lieu le crédit européen.